Dans le cadre de la poursuite de l’exécution du Projet de réhabilitation sociale et économique des populations victimes de la maladie à virus Ebola en Guinée forestière à travers l’amélioration de l’élevage familial à cycle court( volaille, petits ruminants, porcs),les activités du deuxième trimestre se sont déroulées du 05 Mars au 05 Juin 2016.
Elles ont principalement portées sur les activités : (i) de renforcement des capacités de mobilisation des communautés bénéficiaires ; (ii) l’information et sensibilisation pour l’implantation des unités d’élevage ; (iii) initiation des promoteurs en esprit d’entreprise; (iv) mobilisation des matériaux locaux de construction des loges ; (v) formation théorique et pratique des bénéficiaires en technique d’élevage ; (vi) distribution des noyaux d’élevage ; (vii) le suivi des premiers promoteurs en conduite des bergeries et de poulaillers.
Partant, il faut noter que les constats de suivi des anciens promoteurs ont révélé le caractère apprenant ou récidiviste dans la pratique traditionnelle de certains éleveurs bénéficiaires des premiers noyaux du trimestre1. Après une journée de réflexion avec les services techniques d’élevage sur cette question, le projet a adopté une nouvelle stratégie dans le processus de distribution des noyaux d’élevage aux bénéficiaires. C’est-à-dire le projet ne donnera plus à la fois le nombre de têtes au complet dès le démarrage mais il le fera de façon progressive dans le but de faire passer le promoteur d’un niveau professionnel (A) au niveau (B). Les éleveurs débutants ou qui présentent des déficiences en conduite et gestion des fermes susciterons une attention particulière dans la démarche d’encadrement. En fonction du niveau de progression et des résultats de chaque ferme dans une période d’observation de deux mois, le promoteur pourrais passer de deux à trois têtes et progressivement jusqu’à la fourniture des cinq têtes initialement prévues. L’action de distribution des noyaux connaîtrait donc une période qui dépassera le calendrier initial prévu pour ce trimestre. Les bonnes souches sont identifiées et mises en observation avec les principaux fournisseurs. Chaque fournisseur, fournira désormais dans le cadre d’un contrat spécifique signé avec le projet.
Il est a noté également une légère perturbation des activités du projet par les multiples occupations des bénéficiaires aux travaux champêtres. A rappeler que la zone du projet est à vocation agricole. Malgré ces aléas, le projet à atteint un résultat global d’exécution de 95% des activités prévues dans le trimestre d’Avril à Juin 2016.
Permettez-nous d’exprimer notre satisfaction à l’endroit des services techniques de l’élevage, des autorités administratives et communautaires pour leur implication significative dans le processus de la réhabilitation sociale et économique que la Fondation Rio-Tinto à bien voulu entamer dans les préfectures de Kissidougou, Guéckédou et Macenta.
II-DEROULEMENT DES ACTIVITES :
1-Renforcement des capacités des animateurs:
Conformément aux remarques et suggestions de la Fondation Rio-Tinto lors des différentes missions de suivi du premier trimestre, une session de formation de courte durée a été organisée à l’intention du personnel de sensibilisation et d’information. Pendant cette session, les instruments et outils portant sur : (i) l’amélioration de la stratégie de sélection des bénéficiaires ; (ii) les fondements du choix géographique des Villages témoins pour l’implantation des actions ; (iii) l’amélioration des infrastructures de logement des animaux ; (iv) l’amélioration de la qualité de communication avec les bénéficiaires surtout au sujet de l’objet du projet.
A l’issue de cette initiation aux nouveaux outils du projet, les animateurs ont été déployés sur les sites retenus pour soutenir l’implantation des différentes unités d’élevage.
- Sélection des Promoteurs d’élevage dans le deuxième trimestre
Conformément aux remarques et suggestions formulées par les missions de suivi de la fondation Rio-Tinto au compte du premier trimestre, l’équipe du projet a procédée à une large campagne d’information des communautés des villages concernés sur les critères de sélection des bénéficiaires. Pendant ces campagnes, les élus locaux, les autorités coutumières et les familles victimes d’Ebola ont suffisamment participées aux différents débats. Ainsi, sur la base des critères et des connaissances de chaque localité, il a été retenu un certain nombre de bénéficiaires pour les interventions du deuxième trimestre. Selon le taux de répartition des actions par préfecture proposé par l’EUPD et validé par la FRT, vingt six (26) promoteurs ont été retenus à Guéckédou ; quatre 4 promoteurs pour Macenta et cinq (5) promoteurs pour les localités de Kissidougou. Ci-dessous les images des séances d’information et de sensibilisation des villages bénéficiaires.
- Appui à l’installation des unités d’élevage
Cette activité s’est déroulé en trois étapes principales et à chaque étape sa démarche spécifique.
3.1 Choix des villages Témoins
Sur la base de la cartographie des victimes d’Ebola dans les trois préfectures, 12 villages témoins ont été retenus dont : six (6) à Guéckédou, quatre (4) à Macenta et deux (2) à Kissidougou. Cette démarche d’identification des villages témoins a tenu compte de deux facteurs : le premier facteur a été fondé sur le souci de regroupement des actions pour les rendre visibles et le second facteur a pris la dimension économique et sécurité dont les remarques et suggestions ont été formulées par la FRT et aussi en partie des arguments développés par l’équipe l’EUPD lors des travaux préparatoires du démarrage du deuxième trimestre. L’un des critères du choix géographique selon la cartographie des victimes d’Ebola a également porté sur la perceptibilité des autorités coutumières par rapport aux actions de développement économique que le projet compte introduire. Ainsi, certains villages tels que Tolobèngou dans la préfecture de Guéckédou a préféré entreprendre que l’action avicole. Selon eux, les petits ruminants et les porcs seraient des animaux destructeurs des cultures vivrières et des points d’eau. Ci-dessous image de réunion de réflexion et de diagnostic sur le choix des villages témoins
3.2 Construction des infrastructures
3.2.1 Mécanisme de choix de site
Pour l’implantation des infrastructures, il a été demandé aux autorités des Villages témoins et les bénéficiaires directes de procéder au regroupement des unités d’élevage (bergerie, poulailler, porcherie) dans le but : (i) de faciliter les travaux de mise en enclos, de contrôle du cheptel contre le vol et de la réglementation du foncier. Un délai de sept jours a été donnée aux Ménages bénéficiaires des infrastructures, d’éclaircir leur droit coutumier du foncier devant habité le site d’élevage. Au bout de ce processus, un total de 35 sites a été obtenu dans les trois (3) préfectures. Compte tenu de la difficile question foncière à régler dans ces localités surtout pour les Femmes, la démarche d’implantation des unités d’élevages sur un site commun n’a pas abouti. Les éleveurs chacun en ce qui le concerne, a procédé à l’implantation de son unité dans le domaine familial octroyé par le père ou le plus âgé de la lignée. L’espace nécessaire d’élevage en enclos qui permet d’intensifier l’unité d’élevage n’a pas été obtenue à la satisfaction du projet.
3.2.2 Appui la construction
Les 45% des bénéficiaires directs d’action, ne disposent pas de moyens suffisants pour fournir les matériaux locaux. Ainsi, le siège EUPD a été saisi de cette situation et un dispositif d’accompagnement a été mis en place dans chaque site en vue de respecter les délais d’exécution des activités du trimestre. A travers les Agents sensibilisateurs de l’EUPD, un soutien logistique à la coupe des bois et au transport a été fait par les fonds de contribution de l’EUPD à la hauteur de 20% du coût de construction d’une unité. Chaque bénéficiaire en fonction des limites de ses moyens a bénéficié de l’aide pour achever les travaux de construction de la loge des animaux. Grâce au financement de la fondation, la contribution de l’EUPD et celle du bénéficiaire, le projet a pu réaliser les 35 logements des animaux. Selon les réalités du terrain dix-huit(18) poulaillers, douze (12) bergeries et cinq(5) porcheries ont été construits. Les infrastructures sont équipées de pondoirs, de perchoirs pour les poulaillers, de baignoires pour les porcheries, de mangeoires et d’abreuvoir. La construction de ces infrastructures a été réalisée dans les trois(3) préfectures conformément au tableau ci-après
Préfecture | Sous-préfecture | Village/Quartier | Nombre d’infrastructures | ||
Poulaillers | Bergeries | Porcheries | |||
Guéckedou | Tekoulo | Meliandou | 3 | 3 | 0 |
Damas | 0 | 2 | 1 | ||
Fouédou | 2 | 2 | 2 | ||
Guendembou | Tolobengou | 2 | 0 | 0 | |
Wassaya | 6 | 0 | 0 | ||
Commune Urbaine | Balladou/KK | 1 | 1 | 0 | |
Macenta |
Bofossou | Gbélelazou | 1 | 0 | 0 |
Bokpozou | 0 | 1 | 0 | ||
Balizia | Dioumankoidou | 0 | 1 | 0 | |
Orémai | Néridou | 0 | 0 | 1 | |
Kissidougou | Gbangbadou | Kissi-yallankoro | 1 | 2 | 0 |
Gbangbadou Centre | 2 | 0 | 1 | ||
Total | 18 | 12 | 5 |
3.3 Constitution des noyaux d’élevage
Le diagnostic de la situation des premières unités d’élevage des animaux à court cycle a révélé un faible niveau de changement de comportement des promoteurs bénéficiaires d’actions du projet au premier trimestre. Les anciennes pratiques d’élevage en divagation continuent à peser sur les nouvelles pratiques d’élevage semi-amélioré que le projet compte introduire. Environ 2/15 des premiers promoteurs ont respectés les consignes et les pratiques d’amélioration de l’élevage. Les expériences ont démontré que ces pratiques ancestrales ne permettent pas aux éleveurs de développer leurs entreprises à tel point qu’ils se passent de l’aide extérieur. L’élevage en liberté est certainement moins contraignant pour les éleveurs/agriculteurs mais il est peu économique. Les animaux souffrent pour trouver l’alimentation, ils attrapent des maladies dans leurs parcours, le vol de bétail, la destruction des cultures qui déclenche des conflits interminables et ils atteignent difficilement leur seuil de rentabilité financière. Le projet veut amener les anciens et nouveaux promoteurs d’élevage, à rompre avec cette pratique en vue de réhabiliter rapidement leur situation économique et sociale surtout dans les localités victimes d’Ebola.
Pour y arriver, le projet est parti sur la base des noyaux constitués de cinq (5) têtes au premier trimestre. Le résultat en termes de changement de comportement est peu probant car les nouveaux éleveurs pratiquent à la fois la riziculture et ce type d’élevage. Le projet respecte ce choix parce qu’il est coutumier mais, il est aussi important de trouver des voies et moyens pour atteindre l’objectif du projet. Partant ce fait, le projet a opté pour une nouvelle stratégie d’apprentissage à l’élevage de type rentable. Au lieu de cinq (5) têtes dès au début, exceptée la volaille, chaque éleveur démarrera avec un nombre réduit de têtes (soit une paire en bi- trinôme) et progressivement en fonction du niveau professionnel de changement vers la nouvelle approche. Il s’est agit donc de choisir de nouveaux fournisseurs potentiels à Kobikoro dans Faranah pour la préparation et fourniture des animaux en fonction de la demande du projet. Chaque promoteur est mis en observation pour une période de 2 – 3 mois en fonction du niveau de progression vers l’idéal du projet, avant de recevoir une nouvelle fourniture.
La deuxième stratégie consiste au procédé des achats locaux. Pendant l’animation des sessions de formation rapprochée des promoteurs sur la conduite des noyaux d’élevage, les souches des noyaux d’élevage ont été identifiées et achetées et fournies aux bénéficiaires. Cette stratégie de trouver les souches de locales vise deux objectifs : le premier est de faire participer le promoteur au choix des bons animaux considérés indemnes en vue d’éviter d’introduire dans les noyaux les animaux porteurs de virus (maladie) ; le deuxième objectif est de favoriser l’adaptation des animaux introduits au climat du milieu dans un court délai. Les promoteurs ayant des noyaux de départ sur la base desquels ils sont reconnus éleveurs et identifiés, ces noyaux ont été complétés en fonction de la disponibilité de chaque bénéficiaire. C’est ainsi que dans la plupart des cas et surtout en fonction des capacités d’élevage de chaque promoteur, l’EUPD a fourni un certain nombre de souches d’animaux dans les bergeries, porcheries et poulaillers construits. Les noyaux existants avec les promoteurs et ceux introduits ont été déparasités. A noter que les chèvres sont plus sollicitées que les moutons dans les Villages des préfectures de Guéckédou et de Macenta.
3.3.1 Résultat du Suivi des premiers promoteurs du premier trimestre :
Le suivi a porté sur (i) l’utilisation effective des infrastructures par les bénéficiaires, (ii) l’évaluation de l’évolution des noyaux dans les différentes infrastructures et (iii) le nombre d’emploi créés par unité d’élevage. Il concernait aussi le diagnostic du système de conduite des fermes (hygiène, prophylaxie, alimentation et la gestion du cheptel). L’objectif étant de mettre en place un processus de formation continue et d’encadrement technique nécessaire à l’améliorer du niveau professionnel des promoteurs. La réhabilitation sociale et économique des familles victimes passera obligatoirement par le développement des activités génératrices de revenus. A l’issue du suivi effectué dans les différents noyaux d’élevage du premier trimestre, il a été constaté globalement que les bénéficiaires de certaines infrastructures n’ont pas commencés la vente des animaux dans la période. Cependant, il a été constaté l’emploi familial qui se dessine progressivement dans les unités d’élevage implantées dans les villages. Le projet insiste auprès de ces éleveurs sur les conseils en alimentation, hygiène et prophylaxie en vue de limiter les risques de maladie dans les noyaux d’élevage. Ci-dessous le constat de la pratique d’élevage qui continu dans ces localités. Les enfants sont à la tâche, les animaux souffrent et risque de vol est inhérent.